Jusqu'alors le gros orteil du petit était comme tous les gros orteils : il allait partout où vont les pieds, nus ou pas. Il allait.
Mais il a grossi.
Puis il a rougi.
Et fait mal au marcheur.
La marche se fit avec un seul gros orteil : celui qui restait normal.
Une marche à cloche-orteil, on peut dire.
Donc un soir de mal en trop, on a appelé doc ; et doc a pris une petite lame pour cisailler dans le rouge du gros orteil qui a saigné jaune, un peu.
Doc a aussi donné des pansements à faire, des médocs à prendre.
Après cela marcher se fit encore sur un seul gros oreil, parce que le soigné était trop épais de bandages pour se caler dans une chaussure : à la ville il faut mettre ses orteils dans des chaussures... ou ne pas sortir.
Marche à cloche-orteil s'affina, s'équilibra, devint plus souple et hardie ; presque invisible du mal.
Et aujourd'hui que gros orteil malade est presque guéri, le petit n'a plus qu'à apprendre à aller partout sur ses deux pieds. Nus ou pas.
Ut le 24/03/2012