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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 17:14
Petite vieille dame revient

Petite vieille dame courbait l’échine de tous ces ans de batailles et de joies, d’existence, quoi.

Elle marchait cahin-caha vers la nuit de sa vie, maladroitement, boitillant, maintenant ; de vieux rêves égarés dans l’immense de ses souvenirs…

La solitude de l’âge vieux, qui a laissé sur le chemin tous les copains, lui sert de canne au présent : les enfants sont tellement loin, tellement occupés à autre chose..

Elle sait vivre sans : sans amis, sans parler, sans fredonner comme elle le faisait si souvent autrefois… presque sans penser, hein, parce que penser le futur quand il n’y a presque plus de vrais jours devant…

Petite vieille dame est mon amie. Je la côtoie de temps en temps, au bord des Dimanches vides, absents des autres ; aux soirs des couchers solitaires dans une pièce trop froide ; aux berges d’un réveil nocturne, frissonnant.

 

Mets ta vie dans le sac, maintenant, ferme doucement, pas trop serré, que ceux que ça intéressera puissent y plonger leur ancien amour de toi, et fais-le ce pas, cet écart du rien de ton présent au vide de mourir. Ce sera bien.

Ut le 9 septembre 2018

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16 juin 2013 7 16 /06 /juin /2013 07:14

 

Tôt matin Juin

Allongée yeux fermés sur le matelas là-haut, tout au bout du toit.

Et soudain envie de photographier l'air qui m'arrive de la petite fenêtre ouverte en bas et qui tisse sa toile dans ma tête .

Air transpercé d'hirondelles, élargi doucement de tout un ciel qui s'éclaire de bleu pâle, qui respire encore au rythme de l'eau de nuit assoupie ; ce souffle calme ; cette inspiration à peine de la mer gonflée de sommeil.

Envie de photographier dans ma tête ce jour neuf, pas encore froissé de paroles, de vent, de cris, de bagnoles, de gens.

Ce pur de toute orgine.

Ce pur sur moi.

Maintenant.

Non-temps tôt matin juin.

 

Ut le 16/06/2013.

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3 novembre 2012 6 03 /11 /novembre /2012 04:34

 

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Il fait noir dans le tunnel, dans le wagon tiède et crasse arrière goût de serpillère sale.

Il fait vide dans les courants d'air saturé par tant d'haleines du matin si tôt au soir si tard ; tant de corps mouillés de leur peau ou de l'eau qui goutte dehors.

Il fait froid dedans ce corps.

Vite, musique aux oreilles et chaleur brune-rousse des basses pour remplir la cervelle mouillée encore, avachie de temps perdu. Gris.

Mettre du son tout au long de cette pauvre maîtresse bal-adeuse de rails durs, fers jumeaux à glisser dans le noir des tunnels, la crasse tiédasse, l'odeur de peau des corps matin et soir.

 

Ut le 31/10/2012

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1 novembre 2012 4 01 /11 /novembre /2012 15:40

 

 

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Ce qu'on peut trouver dans un commissariat

 

Petit, tout p'tit coeur à l'abri de soie de tes cheveux

Caché pour rougir de ses joies, de ses désirs accomplis. Tus

Coeur, tout p'tit coeur surpris sans le savoir ; si lourd de bonheur dessous la soie de ses cheveux.

Pas ton visage

Pas tes yeux

Pas ta bouche

Juste ton coeur serti de joie rouge

dessous la soie...

 

Tu veux ?

 

Ut le 31/10/2012

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12 septembre 2012 3 12 /09 /septembre /2012 19:42

 

Dans le casque le sax criaille pointu, enroué ; et puis s'étrangle.

Un sax à voix de rouille.

 

Hachuré loin, un disque râcle sa vieille chanson frippée exprès par les doigts du jeune.

Vieillard de 45 tours qui n'en finit plus de sur-sauter.

 

Et là, la mer tangue doucement ; à vide.

 

 

Ut le 12/09/2012

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 09:33

 

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Six heures matin quotidien.

 

Un long tunnel carrelé blanc.

Un escalier de fer qui grinçouillle à gauche.

La femme qui hue-dia une énorme valise dans l'escalier de pierre à droite.

En haut sous la tôle métallique, la fumée de cigarettes.

Un mec qui gratte son nez.

Des tas de gens qui fouillent des téléphones portables.

Des voix basses de couples de collègues.

Des paupières en colère.

L'encore glauque de la nuit qui meurt.

Des sièges de bois bordés de vieilles flaque d'urine par terre.

Le silence infini parallèle, vide, des rails de chaque côté du regard.

Un sommeil qui n'en finit pas de se réveiller.

Lui aussi qui attend le train : mec en gris, casquette et sifflet, qui ne partira pas avec nous.

Le type qui s'assied toujours derrière moi a déjà des écouteurs sur ses oreilles.

 

L'attente.

 

Le courant d'air pressé du train qui arrive trop vite, couine ses freins, s'immobilise.

Grappes de gens devant les portes.

Les marches trop hautes.

Le wagon qui sent le vieux.

L'annonce des gares prochaines hurlée dans le micro au-dessus des sièges suintants de miettes, de taches.

Un 20 minutes d'anciennes nouvelles qui tombe (nt?) quand j'ouvre la tablette devant moi.

 

Ne pas respirer.

Fermer les yeux le temps de sortir un livre de mon sac à dos. Les rouvrir sur les mots enfin, les mots à rêver ailleurs et si loin.

Pour ne pas mourir.

 

Ut le 01/06/2012

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 07:28

 

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Mettre du soleil au creux des yeux avant même le lever des paupières

Poser la main sur le soyeux de la féline pressée au ronron

Offrir un sourire au Grand qui dévale l'escalier sa guitare sur le dos

Faire entrer la lumière d'or dehors dedans

 

Après, on peut faire le café...

 

Ut le 26/05/2012

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18 décembre 2011 7 18 /12 /décembre /2011 19:46

 

 

 

C'est l'arnaque au nez gonflé, aux joues trop roses, aux cheveux qui transpirent, aux yeux suintants, au corps qui tremble.

C'est l'hiver.

C'est la nuit le matin et la nuit l'après-midi.

C'est trois pulls à ôter ou à remettre sous le manteau et l'écharpe et le bonnet.

C'est Vent.

Vent qui transporte ou sèche l'eau du ciel.

Vent qui glace par les trous de nez et givre des pierres dans la voix.

Vent qui ferme la bouche sous l'écharpe ; qui vole les cheveux empêtrés, plus ou moins trempés et plats et tristes.

Vent qui colle les dents, la pensée, les gestes : toute la place est pour lui, pour nuit, pour froid.

 

Même soleil a un air hautain et glacé dans sa robe d'hiver,

l'hiver.

 

Ut 18/12/2011

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 09:57

 

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Pendant que le linge tournicote sur lui même à grand bruit d'eau sale et puis propre.

Pendant qu'un chien gueule sur la musique trop forte et trop uniformément rythmée du petit café de l'ancienne poissonnerie en bas.

Pendant que fiston roupille encore, embobiné dans son drap chasseur de fantômes.

Pendant que Tweet' et Face se déroulent, déroulent, déroulent... et que Cali la chatte blanche devenue grise empêche les doigts sur l'ordi', genre je m'étire au câlin.

 

Elle a le temps pour rien ; Elle a le temps pour elle. Sans horaires de trains, sans uniforme enfilé et déshabillé vite vite ; Elle a le temps pyjama et pieds nus sur le carrelage...

Parce que c'est jour férié, et la cloche appelle, appelle les fidèles à leur fête qui pour Elle est juste une parenthèse d'heures à rien... enfin!

 

Et Merde le petit mal qui traîne du brouillard pollué juste là, derrière le front.

 

Ut le 02/06/2011

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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 12:28

 

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Henri de Toulouse-Lautrec

 

Il y avait Claire, qu'un client d'une nuit avinée avait prise pour la Vierge, avec sa robe blanche ses boucles noires sur ses épaules rondes, et ses yeux bleus ingénus. Tout fardés d'ingénu.

 

Il y avait Françoise, qui avait un vrai métier : infirmière!... Elle avait un vrai bébé aussi ; et quelques fois elle arrivait en retard et sentait encore le lait maternel.

Elle seule avait le droit d'occuper la piste de danse pour appâter.

 

Les autres, Marie s'en souvient moins : des maigres qui s'interchangeaient d'une nuit sur l'autre...

Ah oui, il y avait eu une black! Une magnifique black avec laquelle elle avait pris le café-croissant au matin Paris d'une terrasse vide et froide : la fille n'avait pas voulu aller boire ce café seule avec le client qui ne la lâchait plus et qui lui demandait tout le temps de lui refaire ce qu'elle lui avait fait avec ses ongles, dans la boîte....

Finalement il l'avait laissée partir... Enfin, Marie n'avait plus revu la fille black non plus.

 

 

Il y avait eu un petit mec avec une valise pleine de fric. Il faisait croire aux filles....... et son zizi ne lui servait à rien : il était planqué dans la valise...

 

Il y avait eu un jeune légionnaire (oui, c'est pas des blagues : ça existe les légionnaires qu'on fait boire dans les boîtes à « hôtesses »). Il avait beaucoup parlé à Marie... mais elle commençait à s'habituer à ce boulot, alors elle ne l'avait pas écouté... et il lui avait commandé plein de bouteilles qu'il n'avait jamais bues....

D'ailleurs quand on arrivait au bas des marches, derrière le rideau rouge ça sentait, pauvres plantes ou pauvre moquette pourrissant de tant d'alcool déversé en catimini par les filles. Elles restaient sobres les filles, toujours. Faut être vigilante quand on travaille la nuit à la capitale.

 

Et il y avait le patron : un jeune et bellâtre gars brun, qui organisait des partouses pour les filles qui lui avaient fait gagner beaucoup d'argent un soir ou un autre.

Certainement la première partie d'un proxénétisme futur.

D'ailleurs c'était lui qui à l'aube, décidait quelles filles reviendraient le soir ou pas...

 

Il n'avait jamais eu à demander à Marie de ne pas revenir :

Un matin il l'avait baisé sur un lit de camp dans l'arrière salle. Et Marie avait dit qu'elle n'était pas intéressée par les partouses.

Il était parti.

Marie était rentrée avec le premier métro pour réveiller les enfants à l'heure de l'école.

 

Souvent dans son soutient gorge il y avait plein de billets, et les enfants n'avaient pas faim en ce temps là.

 

Ut le 25/12/2010.

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  •  Elle est comme la note, volatile et grave. Elle écrit comme elle peint: pour oublier de se souvenir, et donner en partage; participer à l'ouvrage. 
donner l'encre ou les couleurs de sa symphonie à une note.
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