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31 mai 2012 4 31 /05 /mai /2012 17:30

 

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Mains - Dominique RENOU

 

 

 

La porte de sa chambre est fermée.

Je suis à l'ordi', au chevet de la petite fenêtre qui doucement coule le soir.

 

Et tout d'un coup c'est comme un parfum énorme qui envahi les oreilles le cerveau l'appartement, et jusqu'à la petite place dehors.

C'est la guitare qui bruine, qui ronfle, qui claque ou tonne, qui balance, qui rigole et pis aussi qui chouine.

 

C'est fiston à ses cordes.

Penché et avec.

Courbé et contre.

Le ventre en résonance au vibrant du chant.

Les mains qui dégroupent et étirent les doigts ; montent, glissent, serrent.

 

C'est le rythme vite ou sombre qui froisse les pensées et bouge les jambes malgré elles.

Qui danse la tête ; la fête.

Qui contre l'air et clame sa vérité.

 

Et des notes grimpées ou dégoulinées qui racontent un souvenir après l'autre, parfois ; ou une odeur ; comme une gifle de vent.

 

Et après que les mains aient tu les cordes ; que le ventre ait lâché l'osmose ; le silence en frissonne encore....

 

 

Ut le 30/05/2012

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 16:56

 

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Cali a mit son nez dans ma main.

Elle a poussé fort dans ma paume un peu moite, et le ronron a chanté depuis le fond de son ventre.

 

C'est comme ça que Cali me dit bonsoir : elle m'attend assise au milieu de l'escalier de bois qui mène à la mezzanine tout en haut de l'immeuble N°3.

La porte de l'appartement encore ouverte, il me suffit de tendre une main pour recevoir son nez et toute cette fourrure. Cette balle de fourrure blanche et beige et grise que je ramasse partout en ce moment par petits paquets duveuteux et légers.

Légers contre la chaleur qui monte.

Légers contre la fatigue en noir et blanc des soirs d'après trop de travail ou trop de transports bondés ou trop de misères à écrire dans les procès verbaux... c'est selon.

 

Cali frotte son nez.

Je frotte ma peau usée contre son soyeux.

On se dit comme ça qu'on s'aime, et puis c'est tout.

 

Ut le 30/05/2012

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 18:53

 

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Je me souviens d'elle loin.

Catherine avait son visage de terre stérile et de vent sec.

Et pourtant je voyais que ses yeux avaient pleuré juste-là ; d'ailleurs, bien qu'elle soit aride, elle roulait un mouchoir en papier épuisé sur la peau grave et parcheminée de ses maigres pomettes.

Elle m'a vue et elle a souri.

Ce sourire qu'on aurait dit sans dents à cause de l'afaissement du nez cassé et des lèvres étirées si haut vers ses petits yeux verts. Tellement verts.

Il n'y avait que Catherine pour sourire comme ça.

Il n'y avait que Catherine pour parler comme ça aussi, avec une voix si grave si douce et si implacable tout en même temps.

Une voix de cailloux, d'herbes jaune, d'Alti Plano venteux.

Catherine était ma soeur, mais elle n'était plus qu'une infime partie de moi-même : la racine du ventre de notre mère.

Et je l'aimais ainsi.

Et elle m'aimait aussi.

Comme Catherine peut aimer : comme une rafale de vent dur mais souple ; infinie caresse corps à coeur.

Elle aime son Dieu pareil.

Et elle le dit pareil.

Parce que n'existe rien d'autre :

La vie même n'a l'importance que du passage obligé.

 

Et quand je l'ai trouvée endormie au chevet de son enfant mort qui souriait, elle faisait ce vent là. Pour lui.

Elle l'aimait par dessus la mort et son coeur cassé.

 

Il nous fallait boire à la mort.

Il nous fallait rire au nez de la mort.

Parce qu'enfin son fils ne souffrait plus.

 

Ut le 29/05/2012

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27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 07:30

 

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Alekos Fassianos exposition Juillet 2011 Villa Tamaris à la Seyne sur mer (Plus)

 

 

 

Le sommeil dans les nuits de chaleur a souvent mal à la tête aux petits matins.

Comme ce matin.

Alors très tôt j'ai fait entrer l'air et les hirondelles.

Et j'attends la cloche.

Le Dimanche elle dit si bien, parce qu'il n'y a que le mouillé un peu boîteux de la fontaine en bas, l'enroulé velouté des colombes sous le toit, les fissures vives des hirondelles qui tirent le ciel si loin, et elle, la cloche.

Comme il est si tôt, elle ne donne qu'un coup pour l'à demie.

Elle a sa voix des jours clairs, nets. Comme le serait un ciel de printemps.

Mais je le vois bien : la chaleur est là, tapie dans tout ce laqué blanc au-dessus des toits, prête à suer.

 

Plus tard il y aura des chocs et des grincements de ferraille : ce sera le bar du bout de la place qui installera le barbecue en plein air de tous les dimanches midi de soleil, avec ses odeurs de grillé, de feux de forêts, et tous les rires et toutes les conversations autour des verres d'alcool ; et s'il fait trop chaud il y aura des disputes peut-être, avec des grosses voix d'orages brouillons aux relents de cigales futures.

 

Ut le 27/05/2012

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26 mai 2012 6 26 /05 /mai /2012 07:28

 

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Mettre du soleil au creux des yeux avant même le lever des paupières

Poser la main sur le soyeux de la féline pressée au ronron

Offrir un sourire au Grand qui dévale l'escalier sa guitare sur le dos

Faire entrer la lumière d'or dehors dedans

 

Après, on peut faire le café...

 

Ut le 26/05/2012

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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 08:06

 

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Extrait de la très belle expo-photos à l'Hôtel des Arts de Toulon en ce moment

 

 

Il ya des voix gaillardes qui sonnent sur la place par dessus le refrain du duo d'eau de la fontaine. Il y a des bruits d'objets déplacés, de pas.

Dedans, les longues feuilles de la plante prennent un bain au soleil de la petite fenêtre grande ouverte. Elles vont avoir soif.

La chatte s'est posée à l'ombre sur la table, et toilette lentement ses yeux devant toute la lumière dehors.

Le chien-canapé a mit son nez humide dans les coussins, oreilles à l'affût, et fait semblant de dormir.

Une machine tourne le linge dans un va et vient doux de mousse.

La cuisine est encore allumée ; le lit du grand défait :

La nuit n'est pas si loin ; et pourtant le jour est grand ouvert et les filles ont déjà mis leurs jambes à l'air qui sent le sel et la crème à bronzette.

Bientôt la mer sera bleue comme une vie san fin, et elle aura posé dessus tout son profond un voile d'au translucide pour nous alléger du violent de l'été.

 

Ut le 25/05/2012

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19 mai 2012 6 19 /05 /mai /2012 09:36

 

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Jean-Claude MEYNARD (le site)

 

C'est un couple de silences

de gestes à peine

de glissements

Un amour félin

Un "Je t'aime" sans bruits

sans tapages

sans disputes

Un couple douceur

Un duo nu qui glisse dans la chambre

dans le cocon qui s'accomplit

Qui est.

 

Deux adolescents et l'évidence de leur Nous infaillible

incontestable

inviolable

indestructible

Vierge antre clôt

… silence au monde.

 

Ut le 19/05/2012

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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 12:34

 

DSCN0971

Jean-Claude MEYNARD

 

 

Un p'tit brin d'air qui s'fraye un p'tit brin d'chemin au coin frisson de l'oeil

Quand trimballée brinqueballée entassée

au fil de la fenêtre du rail s'ouvre la montagne sur un p'tit arondi d'mer

… vite vite râpé rayé par les arbres tout pleins d'nuit déjà

au fil de la fenêtre du rail

 

Ut le 14/04/2012

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8 avril 2012 7 08 /04 /avril /2012 16:45

Villa-Tamaris-le-08042012.jpg

 

 

 

Villa-Tamaris-le-08042012--9-.jpg

 

L'air ne sait pas le mot qu'il forme

bien qu'il sache vous le souffler

 

ainsi reste-t-il disponible

toujours effaçant ce qu'il dit

 

autrement qui pourrait encore

respirer ce tas de mots dits

 

Magali LATIL

 

 

 

 

 

Dessin (détail bien pauvre de mon foutu téléphone qui ne sait pas ce que doit être une photo!!) et texte de Magali LATIL :

Une merveille à se mettre au creux du coeur, là où personne ne pourrait froisser les minuscules mailles vertébrales du lange au linceul.

Je suis remontée de cette expo en sous-sol de la Villa Tamaris à la Seyne sur mer, avec l'impression de sortir d'un corset de silence...

Ut le 08/04/2012

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1 avril 2012 7 01 /04 /avril /2012 06:46

 

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Il y a un petit air de soleil à travers la fenêtre grande ouverte.

Il y a un goût de voiles et de mer sur le léger du vent.

Il y a des gambettes libres sur des encore bottes d'hiver.

Il y a un sourire immense qui fredonne un truc d'espoir ; un baiser universel.

 

Ut le 31/03/2012

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  •  Elle est comme la note, volatile et grave. Elle écrit comme elle peint: pour oublier de se souvenir, et donner en partage; participer à l'ouvrage. 
donner l'encre ou les couleurs de sa symphonie à une note.
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