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6 août 2009 4 06 /08 /août /2009 11:22

Ce qui suit est sans doute, et bien malgré moi... (comme savent si bien le faire les mots:)) une suite au post de Viviane au sujet du port de la burqa, Mercredi 05/08/2009, ici :http://www.vlamarlere.com/article-34593361-6.html#comment45930698
Magistralement documenté... comme toujours :)



La chevelure n’a pas d’âge.

Elle crisse les désirs,

Caresse les peaux les plus sages,

Fuit comme un rire les mains volages….

Malices de femmes.


Faut pas voir!

Cette lumière à effleurer,

Ce parfum à affoler,

Cette langueur à s’emmêler.


Faut pas montrer!

Le cheveu qui habille, déshabille un regard;

Courtise un visage;

Balance un pas; comme la mer

… Marées douceur;

Maternités;

Marées reflets,

Lune au premier rivage du soir.


Faut pas écouter!

Ces fils de vie à délier,

A retenir; à plus savoir….

Ces tiges en mouvance,

Aux murmures arcs-en-ciel;
Comptines infinies.....


Faut cacher!

Ce miel tatoué,

Ces baisers jetés puis enfuis….

Libres.

Sauvage des femmes.


Faut pas imaginer!

L’intime soie cascadée,

Pudeur d’Elle, retenue;

Lustre satin,

Affolé ou sage

Lâche ou serré….

Bourreau de désirs inavouables!


Sous la burqa

La chevelure rage!

Abolie.


Ah! Quelle indécence

D’éteindre la lumière

De la parure naturelle,

De la crinière brûlante,

De La Femme... Innocence!


Ut le 06/08/2009

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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 08:02

Les enfants ne comprennent pas le temps. D’ailleurs ils n’ont pas de temps: pour eux il est toujours temps, qu’ils jouent, qu’ils dorment, qu’ils mangent: c’est pas décompté; c’est en continu. La vie ne file pas: elle est présente; tout le temps.

Dali a peint les montres molles, qu’ont perdu le temps, tic-tac éteint par les couleurs du pinceau.

Il existe des bonbons en forme de montres. Ils sont mous, et avec mes enfants on les déguste très souvent; histoire de pas se prendre au temps. Les enfants adorent manger les montres.


Comme les adultes sont pris par le temps, il leur a été donné un faux temps; un temps distordu et devenu incompréhensible; le temps offert pour récupérer: le temps de la nuit et des rêves.

Mais ils l’occupent sans vraiment s’en soucier; ils disent qu’ils ont besoin de se reposer, de dormir………..

Et pourtant ce temps là (si on peut parler de temps), c’est leur seul moment d’univers. C’est là que se partagent le passé le présent et le futur; c’est là que se mélangent les existences connues ou inconnues; c’est là que la pesanteur des vies n’existe plus.

Et si on faisait bien attention, on pourrait mélanger le jour avec les failles du temps: il suffit d’un souvenir, d’une odeur, d’un frisson…..
Je crois que pour bien l'apprendre, il faudrait dormir tout éveillé!

Ou oublier de compter; oublier l’algèbre, ce truc arbitraire qu’on s’est senti obligé de poser en paravent entre l’espace et nous.


Peut-être; peut-être qu’en allant tout au bout du temps perdu, on découvrirait la mort………. Et que c’est pas si triste, parce qu’ils seraient tous là, nos perdus, nos manqués, nos amours et nos peines: dans le temps oublié de l’infini. Là d’où l’on vient; là où on va…..

Quoique toutes les montres du monde en disent!


Ut le 05/08/2009

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4 août 2009 2 04 /08 /août /2009 19:00

Miroir nuit et jour.

Mère de nos mères.

Comme toujours,

Ce matin le jour s’est regardé dans la mer.


Un « pointu » vibrait à peine de toute cette lumière;

Participait au silence qui se baignait.


«A qui donc ai-je oublié de dire je t’aime?»

Ce jour.


Ut le 04/08/2009

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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 18:00

C'est ça les mots: la page est vide, et puis tu ne sais pas pourquoi:
elle se remplit ... de ce que tu n'attendais pas...................
A toutes mes soeurs:



Froissé Défroissé

Nuit Jour

Lissé irisé

Ton amour Mon amour………..


Baiser

Court long court

Velours.

Femme ensemencée.


Rondeur Erreur


Visage stigmatisé

Coups.

Bleutée froissée

Femme désamour.


Attente exténuée

Poings fous

Cheveux arrachés

Partout Partout.


Brisé Brisé

Notre amour.

Et l’enfant né...

Orphelin pour toujours.


Ut le 03/08/2009

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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 06:16

Dimanche matin. Bien sûr; il n’y a que le Dimanche matin que j’oublie de désactiver la sonnerie du réveil…
Doc dirait que c’est un lapsus….

Même que je suis obligée ouvrir les yeux pour la faire taire, cette musique, parce que le portable est à deux mètres du lit, en charge.

Alors je calcule la fente exacte qui me permettra de voir le petit bouton chromé au milieu de l’ombre, sans que cela réveille mes yeux. Et juste là, dans cette fente de regard, attend la chatte, sphinx silencieux posé sur sa queue, qui me regarde mourir mon sommeil.

Je me rallonge, les paupières bien claquées sur mes yeux, mais le bruit du portable a ouvert la marche à l’orchestre des machines en bas: d’abord le jet puissant qui arrache la crasse, avec un bruit d‘eau en colère; ensuite le premier camion-balai, à frotter l’eau, moteur hurlant, comme s‘il voulait décaper la nuit par terre; et puis enfin son frère, juste derrière, à aspirer la crasse réduite en poussières.

Ils se régalent à faire le tour de la place, à sillonner les échos des petites rues, marche avant - marche arrière.

Et voilà que la petite chatte décide de faire ses griffes sur le drap. J’allonge la main-caline, elle vient fourrer sa petite gueule dedans, ronron; puis elle griffe, griffe le drap à tue-tête. Cali a faim….

Une mouette hurle, trace le ciel, loin, puis juste au-dessus du toit, de moi.

De toute façon c’est foutu: la junkie d’en face fait prendre l’air à sa techno…..

Je me lève: au moins qu’il me pète à la gueule, ce jour, avec sa lumière encore tiède et ocre sur les toits à peine rouges; les toits de la terre d‘ici, alanguis.

Une minute de silence; juste une, pour honorer la cascade d’or qui fait son entrée, qui déteint la nuit!

Le vent, lui, n’est pas encore levé; et la cloche tout près tombe ses notes bleutées, translucides.

J’ai les paupières lourdes sur le clavier, mais je voulais te partager, te dire bon jour, comment tu vas?


Ut le 02/08/2009

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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 08:45

La misère aux yeux nus
S’est trouvée un canette à boire;
Elle chante, elle rit à la rue,
Enfermée, cabossée, hilare de son désespoir.

La misère aux yeux nus
Crache sa colère, vide ses gros mots
Aux passants ignorants, fausse foule ingénue
Qui refuse de voir et d’entendre ces cœurs trop gros.

La misère aux yeux nus
En a fini avec le monde.
Elle va nue et crue
Le corps à la traîne, son cœur en ralonge.

La misère aux yeux nus
Quémande à la ronde
Un Euro, un p’tit sou, Monsieur, Madame, juste un dû
Pour ma crasse mon impudeur et ma puanteur immondes.

La misère aux yeux nus
Me ressemble, te ressemble, ressemble à tout le monde
Avec juste en moins ce petit plus:
Pas de pays où poser ses solitudes, sombres apatrides des catacombes,
Pandémie d‘êtres humains, qui pour nous n’existent plus.


Ut le 27/07/2008.
Kath est en deuil, en misère de coeur; alors je repose ça là, même si elle ne peut pas lire. C'est à moi que ça fait bonheur de lui dire......
Un chemin vers elle:
http://fulgurances.over-blog.com/article-34166374.html

 

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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 07:28

Un arpège; là, qui glisse ma peau vêtue de translucide, de bleu humide.

Un arpège qui virevolte mon corps, s’écarte, l‘enveloppe, l‘enroule.

L’eau ri et danse avec moi.

Corps ondule et l’eau aussi; on se regarde au fond des yeux.

Le corps sans son poids; le poids de l’eau en caresse.

Et ça gicle tout autour, en glissades, pirouettes, roulades.

Apnée allongée au profond de la douceur.

Nage comme une musique; un duo.


Et puis le nageur.

Avec ses lunettes qui me fixent dedans l’eau.

Comme si l’eau n’existait pas.

Avec ses bras qui se tirent vers moi.

Le nageur et son corps presque nu.

Le nageur, et toute l’humanité qui chuchote derrière.


Finie la fête, la danse insouciante, le concert bienheureux.

Asséchée l’innocence.


Nage de survie; bagarre avec l’eau, pour vite, vite sortir.

Je me suis assise sur la marche de béton, le corps perlé de cette eau en arpège passé; et j’ai regardé la piscine, rectangle bleu, lignes blanches, déformées au fond, comme un faux mouvement. Et tous ces gens qui nagent, qui rient, qui plongent.

Et tous ces gens ……. Qui chuchotent derrière moi.


Ut le 30/07/2009

Désolée: c'était bien parti.... m'enfin, bon, il était là ce mec!

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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 06:12

Il y a le ronron automatique, celui qu’elle déclenche quand j’entre dans la pièce où elle joue, où elle dort. C’est le ronron d’accueil, de bonjour; pour répéter qu’elle et moi c’est toujours une connivence, un compagnonnage.

Et puis il y a le ronron du soir, quand elle grimpe avec moi l’échelle de ma chambre, qu’elle frotte son corps sur le lit, étire son ventre sous mes mains, yeux fermés, lascive: d’abord c’est rapide et doux, comme pour dire « Enfin seules! », et puis il enfle, il enfle, au fur et à mesure de mes caresses, jusqu’à envahir son nez, qui donne au ronron un chant un peu mouillé.

Et puis il y a le ronron du matin, quand elle passe et repasse sur mon corps perdu de nuit. Celui-là c’est pour rempiler les mauvais rêves derrière la conscience; dire qu’il faut que j’aille voir cette merveille de jour; que sans moi c’est pas possible, qu’il faut partager et jouer, en duo bonheur.

C’est sourd et lancinant, comme un amour aveugle, un don du sang, un sourire pour toujours.

Et puis il y a le ronron de l’écriture, jaloux de ma solitude vers vous, qui vient poser son derrière sur le clavier; et me regarder, tête penchée, yeux d’eau dans mes yeux noirs, une patte sur ma joue, tout doux. Et elle écrit les lettres qui parlent de chat, et que je ne peux pas te traduire, tellement c’est fou, tout cet amour.


Ut le 29/07/2009

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28 juillet 2009 2 28 /07 /juillet /2009 07:56

Ce matin la cigale caquetait.

Ca c’est sûr, la cigale de ma petite place est une vieille dame.

Et une vieille dame aigrie qui plus est.

D’abord, pourquoi est-elle venue là, en pleine ville, à l’écart du froufrou brûlant de ces demoiselles à vibrer l’été? Déjà. Déjà c’est pas normal.

Ensuite elle craquette, ou caquette, comme tu veux; et pas tous les jours, ça non! Une fois la semaine, pas plus…


Enfin, ce matin elle causait.

D’abord ça m’a fait bonheur réveil, toute engluée que j’étais de sommeil.

Et puis ça m’a grincé au cœur: ses ailes doivent être si vieilles, si ridées, si usées, qu’elles claquent une fausse note sèche et brève; un temps; et puis elle recommence.

Des ailes qui boitent, on dirait.


Ce matin ma petite place est vide, de ce vide à soleil qui écrase, et prédit de longues heures sueurs, à ne pas bouger; ou un jour à brûler, peut-être, dans l’âtre des détraqués.

Et par dessus il y a cette cigale, qui scie sa mauvaise humeur, qui cisaille à petits coups rêches la langueur, le flottement perlé de la fontaine, le temps compté du clocher tout près.


La cigale SDF. Vieille fille flétrie d’étés trop chahutés.

Cigale sans amours; parce que sûr, son bonheur ne viendra pas jusque là.

Cigale qui grince son amertume et son âge; solitaire, amère.

Ce n’est pas un chant, c’est un cri.; sur une note désaccordée.


Et c’est tellement pauvre qu’on veut pas aimer; ou même avoir pitié.

Et c’est tellement âpre qu’on décide d’oublier.


Si elle survit jusque là, demain, vieille cigale sera terrée au pied du poteau si ingrat qu’il en gâche les regards.

Heureusement il sera hiver.
Et nous n’aurons pas le droit de l‘expulser….


Ut le 28/07/2009

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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 06:02


C’est toujours la même chose: les enfants ne sont vraiment pas raisonnables!


Je lui avais bien dit et répété, que la fleur bleue, celle dans le vase tulipe, dans l‘entrée à carreaux noirs et blancs, sous l’épouvantable nature morte que tout le monde détestait à la maison (d’où la fleur bleue éternelle, pour cacher un peu ce vilain mensonge de couleurs), que cette fleur n‘existait pas, qu‘elle était artificielle; elle n’avait jamais voulu entendre-comprendre.

Chaque fois qu’elle passait devant la fleur bleue, elle lui donnait son regard, s’inclinait et souriait.

Chaque matin, avant même de déjeuner, elle changeait l’eau pure du petit vase étiré.

Et bien souvent dans la journée, je la trouvais assise à côté d’elle, à lui raconter des murmures.

C’est vrai que cette fleur bleue était très belle, et altière, et tellement douce aux pétales de velours…. Mais quand même, s’en faire une amie, ce n’était vraiment pas raisonnable!


Et voilà ce qui arrive quand on n’écoute pas la vérité; quand on n’entend que ses rêves….

Une nuit le chat a mangé la fleur bleue.

Incroyable! Comme s’il s’était vengé, acharné à la détruire: elle n’était plus que déchirures éparses et tordues par terre. Même sa fine queue, bleue aussi, avait été mâchée, détortillée, jusqu’au fil de fer d’armature.


Quand Myriam a découvert ça… elle est venue me chercher silencieusement, ses yeux verts devenus gris, avec posé dessus des larmes comme du maquillage.

Elle’a dit: « Ma fleur est morte ».

Je me suis précipitée… parce que ça je sais: le chagrin, ça fait trop mal tout dedans! Vite j’ai ramassé les débris bleus qui ne voulaient plus rien dire, et vite, je les ai mis à la poubelle, tout au fond, là où Myriam ne pouvait pas voir.


Myriam c’est ma fille; enfin… c’était, puisque depuis ce matin là, elle ne parle plus qu’au chat…

 

Ut le 27/07/2009

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