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9 septembre 2010 4 09 /09 /septembre /2010 06:59

 

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Y a les p'tites mains qui s'agitent, et celles qui serrent le poing, et celles qui frottent leur sueur malade.

Il y a les jambes qui croisent et décroisent l'impatience ou l'inconfort.

Des feuilles de magazines se froissent vite et nerveux, sans donner le temps à l'oeil de voir : les visages plafards n'ont pas d'autre regard que celui qui zieute dedans à l'affut des signes du corps, et, juste là, tendu aux fils de bruits, à l'hameçon qui amorcera leur tour de corps. Et à intervalles involontaires les revues claquent, sur un soupir, une toux, un chuchoti avec l'accompagnant.

Ils sont tous assis et sages. Ils attendent, impuissants, la nasse future du diagnostic.

 

Un grincement ; des pas, des voix.

Quelqu'un se lève, jette la fausse lecture sur la table basse, happe l'homme en blanc qui a à peine le temps d'encadrer son corps dans la béance de la porte jamais fermée.

 

… Et l'attente reprend : des mains s'agitent, triturent à nouveau les papiers glacés ternis ; des jambes croisent et décroisent leurs genoux frileux ; des voix basses et uniformes murmurent... le temps blanc des salles d'attente.

 

Et l'odeur lourde des corps punaisés aux chaises asphyxie la petite pièce... insidieusement.

 

Ut le 09/09/2010.

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5 septembre 2010 7 05 /09 /septembre /2010 06:33

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Photo Robert MAPPLETHORPE

 

 

Regarder dans le noir et tout voir :

Nous éclairer dedans sans ouvrir les yeux dehors... nous partager le miroir sans tain à quatre pupilles.

… Et au bout du fil des yeux blancs aveugles les mains-caresses découvrent les peau-frissons ; écoutent le noir nous raconter la langue des corps et des sens...

Les cris d'âmes.

Et...

Et...

 

… Etre morts enfin et exulter encore du bruissement de nos lumières de sang aux carreaux de tous nos noirs........

 

Ut le 04/09/2010.

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En clin de trompe l'oeil à Arthémisia

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31 août 2010 2 31 /08 /août /2010 19:15

 

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C'est de l'encens d'or de cuivre et de cendres.

Des boursouflures d'encens tapies contre le sol noir et mort, ou des volutes crâneuses sur les pages et les pages du ciel de leurs massacres.

... Les pages bordées de noir qui défilent lentement à la vitre du train.

C'est de l'encens qui irrite la gorge ; de l'encens meurtre ; la vieille brfûlure qui craque encore....

C'est l'agonie des feux de cette nuit.

 

Ut le 31/08/2010

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 09:10

 

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Jean Olivier HUCLEUX, mine de plomb, exposition au musée de la Villa Tamaris - La Seyne-sur-Mer le 30/01/2010.

 

Ce serait le silence intemporel et doux d'une brume à l'eau mêlée.

Ce serait le chant de ce silence traduit.

Ce serait la pérennité éternelle ; que nous soyons ou non vivants.

 

Nous avons tous, je pense, cette certitude innée d'être relié au Tout. Nous la perdons souvent ; quelques fois pour une vie... en quête d'une identité...

 

J'aime être l'eau le sable et l'oiseau, et le ciel qui les mélange.

J'aime ce tout qui me compose et me tient debout et Libre ; infinie et multiple... Apaisée... L'Oeuvre d'art.

 

Enfin!

 

Ut le 28/08/2010.

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Texte né de la fréquentation du blog de Binhan

 

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23 août 2010 1 23 /08 /août /2010 19:24

 

C'était l'heure de la « bascule » pour la brigade qui revenait après avoir fini tard la veille ; l'heure de la relève pour les « nuiteux ».

Les ombres silencieuses arrivaient les unes après les autres depuis la nuit noire, s'engouffraient ahuries dans la lumière cinglante du petit poste jaune sale, et saluaient sans bruit leurs collègues embrouillés de fatigue...

C'était l'heure gourde.

Puis un étroit couloir bordé à gauche par les vitres et les verrous des geôles, et certains s'arrêtaient à la « cuisine », glissaient trente cents dans la machine qui vibrait alors de bruits brutaux, et dégueulait du café dans des gobelets de plastique blanc ; les autres montaient aux vestiaires, se changer.

Et quand, vite pour le repos des collègues, le chef de poste s'attelait à la relève et aux consignes des « nuiteux », la brigade en uniforme s'écroulait sur les chaises de la cuisine.

La pièce était carrelée vieux, en contre-bas du sol là haut. Elle sentait la sueur et le café.

Des Bonjours s'échangeaient comme du blanc-silence sur le gris du moment, jusqu'à ce que l'un des visages à uniforme commence l'histoire d'un événement de la veille, ou qu'un autre s'étire dans un grand bâillement...

C'était parti : on pouvait allumer la radio et annoncer la mise à disposition d'un groupe de jeunes flics pour plus de huit heures d'appels 17.

 

Ut le 23/08/2010.

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 20:25

 

l-enfant-lune.jpg

 

L'enfant lune

Bronze

Françoise GUINOT

 

Tu souris dedans et tu te tais.

Parce qu'il y a une lumière de lune au bord du foncé de tes yeux.

Même si ton visage leur semble raide aigu et pâle : certains ne savent pas lire l'encre de lune des sourires dedans... ils sont affairés aux quotidiens appliqués des affaires de vie.

 

La lune hier s'est posée sur tes yeux, et là tu as commencé à sourire. Pour dedans. Comme en secret : pas salir la lumière de lune aux regards dévoyés et ignares.

Même pas tenter de partager : trop intime et trop fragile... pas risquer de pleurer le miel blanc d'un baiser de lune.

 

Et les autres parlent et regardent ton visage raide aigu et pâle. Et ils rient trop fort ; et ils ont des bruits insalubres.

 

Alors tu fermes les paupières pour pas rayer le souvenir de lune d'hier nuit.

Tu souris au profond de ton dedans.

Et tu te tais.

 

Ut le 20/08/2010.

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15 août 2010 7 15 /08 /août /2010 15:37

Sur une idée de Juliette, pour papier Libre.

 

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Je m'en allais vers d'autres ailleurs... d'un pas froncé et crissé, d'une empreinte à peine dans le mou du sable ; pas humide, puis trempé, enfoncé... effacé.

La vague a pris mon pas, ma trace, ma direction. Elle n'en a rien à faire de mes pas : elle va et vient dessus, dedans... gomme.

Gomme même la couleur du sable : le surligne, l'imprègne de gris sombre.

Elle dit, elle vit, elle se meurt ; et puis elle recommence.

Moi pas.

 

La mer clapote tranquille de toutes ses vagues ; et c'est elle qui renvoie une lumière de gris au ciel très pâle.

 

La vague a rayé mon pas, boursoufflé puis effondré les bords de l'empreinte qui s'en allait.

Ailleurs est à présent sous l'eau ; rongé, anéanti.

 

Je n'ai plus qu'à attendre... d'autres... Ailleurs.........

 

Ut le 14/08/2010.

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14 août 2010 6 14 /08 /août /2010 20:05

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Il fait nuit comme du velours bleu.

Un bruit d'eau glisse.

La voix se penche au jazz.

 

Ut le 14/08/2009

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12 août 2010 4 12 /08 /août /2010 19:21

 

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Dans les rues, ruelles... enfin tout ce qui fait une ville au petit matin couleur gris perle, ça grimpe fort dans les jambes ; dans le brouillard à peine déchiré du mauvais sommeil, du réveil artificiel.

 

Ca commence toujours par le « Zoouummm » du portable qui l'assied d'un coup, hébétée, sur le lit de nuit.... Heureusement que la chatte veille sur elle, tranquille et bossue sur ses pattes serrées, regard bleu penché, ronron velours.

Alors elle enfile (à l'envers souvent) le Tshirt qui lui a tenu trop chaud cette nuit ; elle rassure sa vie, en murmures, les mains dans la fourrure grise de la chatte qui s'offre.

Et puis elle se concentre pour ne surtout pas glisser sur les marches de bois de l'échelle qui la descend du lit vers... la ronde des jourd'huis : douche, café noir-tartines, maquillage un peu, parfum un peu aussi, eau et croquettes pour la petite chatte, mot d'amour mais qui n'en a pas l'air (quinze ans c'est fier!) pour le réveil du fiston des heures plus tard ; chaussures, sac à dos, minuscule glacière avec le repas-midi préparé vite fait en veille la veille, sac à main sur l'épaule, portable dans la poche à fermeture-éclair, clopes (tiens, il faut que j'en rachète), et tout éteindre.

Et fermer la porte.

Et faire gaffe à toutes ces tomettes disjointes ou cassées dans l'escalier aux cinq étages.

Et la lourde porte en bas. Tirer.

Et puis marcher.

Grimper. Au petit matin gris perle, dans le brouillard à peine déchiré du mauvais sommeil, du réveil artificiel... jusqu'à la gare.

 

Ut le 12/08/2010.

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7 août 2010 6 07 /08 /août /2010 09:34

TON

Julien Perez

 

 

« (…)

Le musée sélectionne – élimine et promeut – les objets qui s'offrent à ta perception ; il est la promesse d'une vie non délirante. Tu te plaisais à changer de chemin pour aborder les choses connues de façon différente. Souvent ta concentration se troublait et il te fallait rester toute l'après midi pour espérer retenir quelque chose.

(…)

Quelque chose se froissa en toi et tu décidas de rester dans le hall d'exposition jusqu'à ce que le calme revienne. Mais cette torsion dans les lignes pures qui maintenaient ton esprit apaisé ne disparut pas.

(…)

Tout était là, à sa place, identique. Mais la peur continuait à croître. Une peur immense qui semblait te déborder, suturer ta silhouette à son milieu comme un halo.

(…)

Cette peur résistait à la représentation. Tu savais que la lumière n'en révèlerait jamais l'objet. Rien ne surgirait. Pas d'apparition. Tu cherchas à nouveau ces visages et objets familiers. Toujours intactes. Et la peur montait. Puis tu compris ce que c'était : un son, cette chose insaisissable était un son. C'était d'abord comme un lupullement et tu avais pensé à une bête ou à un chasseur. Quand ça s'intensifia et sembla devancer chacun de tes pas, tu sus que ce son n'avait pas d'émetteur. C'était une rumeur à l'orée des choses dont les inflexions chargeaient les alentours d'hostilité. Dans les glissements du béton laqué, dans les cliquetis des vidéos projecteurs, dans les craquements du bois des cadres grondait une barbarie ancestrale qui n'était pas venue, tel un parasite, en surplus de la paisible faune sonore muséale, mais avait toujours été là, menace intensifiée, amplifiée comme tout semblait se figer dans ton esprit, perdre la plasticité indispensable à la conservation de la tête. C'était en toi, cette faille, cette brèche, cette nuit de bruit qui donnait le ton. Ce son capable de tromper ta vigilance, ta veille, ta maîtrise. (…)

 

Julien Perez est musicien, passé par l'école du hardcore, de la musique électronique, du hip-hop (Maison Close, Year of no light...) ou de la composition dédiée à des expositions ou à des artistes (Benoît Maire ou Saâdane Afif), il se consacre actuellement en tant que parolier et chanteur au sein du groupe de rock Adam Kesher. Il termine, en parallèle, ses études de Philosophie à Paris.

 

 

Ut le 07/08/2010.

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  •  Elle est comme la note, volatile et grave. Elle écrit comme elle peint: pour oublier de se souvenir, et donner en partage; participer à l'ouvrage. 
donner l'encre ou les couleurs de sa symphonie à une note.
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