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8 février 2010 1 08 /02 /février /2010 07:02

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Elle m'avait emmenée dans sa vieille voiture, tout en haut, aux racines de la falaise blanche, au creux d'un petit village accroché.

Il y avait une église romane et une bibliothèque toute neuve.

Dans la bibliothèque blanche nous nous sommes assis, au milieu des livres, autour du gros gâteau rond de mon amie, des biscuits achetés exprès, du thé et des tisanes, des bonbons au chocolat.

Quelques femmes ont chuchoté des expériences d'âme.

Et puis chacun a écrit,

avec *Cormac McCarthy :

 

Alors j'ai dit la Plaine bleue.

 

« Ils étaient debout dans l'entrée et tapaient des pieds pour chasser l'eau de leurs bottes *».

Ils revenaient du Grand passage* de la plaine bleue.

Leurs yeux en étaient encore enfouis dans leur profond.

Ils ne se regardaient pas ; ils ne se parlaient pas... ils n'étaient qu'une douloureuse acceptation des tocs infinis de la pluie qui avait claqué leurs capuchons deux heures durant.

Deux heures de pluie sous un capuchon, ça marque un crâne pour quelque temps....

 

Ca avait été Paul, le plus âgé des quatre hommes, celui qu'ils appelaient, depuis le si loin de leur enfance, « le passager de la plaine bleue », qui avait décidé la ballade... au beau milieu du repas de midi. Leur fameux repas annuel ; leur anniversaire à souvenirs.

Il pleuviotait alors à peine aux petites fenêtres du vieux chalet, et les protestations de Jean « le précieux » n'y avaient rien fait : Paul avait, comme toujours, finit par parler de son néoplasme... et tout le monde s'était levé pour enfiler bottes et cirés.

Et ils avaient emboîté le pas à ce vieux bourru géant de Paul maintenant un peu décharné de médecines, qui les avait emmenés à la file les uns des autres, par le talweg et jusqu'aux confins de la plaine boisée.

Une plaine comme un torrent bleu-vert ; ardoise parfois, de ses grands pins, sapins et mélèzes qui s'y balançaient à peine sous le vent de tous les jours ; le peigne infatigable de cet endroit si particulier : mémoire immense de leurs jeux d'enfance.

Et le ciel d'eau les avait très vite accompagnés, trempés, recroquevillés en eux mêmes jusqu'au retour au chalet de bois.

 

« Ils étaient debout dans l'entrée et tapaient des pieds pour chasser l'eau de leurs bottes. *»

Le plancher de la baraque grinçait et se maquillait de flaques et de petites mottes terreuses.

Les hommes rabattirent leurs capuches et glissèrent les cirés dégoulinant sur le sol, et ce fut quand ils se penchaient pour retirer leurs bottes, que le fracas du grand corps de Paul s'écroulant par terre abattit tous les gestes... et la grande plaine bleue... et même le peigne de vent.

Il ne restait de vivant que la pluie grise qui cisaillait le toit de lauzes et coupait l'air vide dehors.

 

Ut le 06/02/2010.

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 06:56

Il y a une urgence en Avignon sur le site de Fardoise.
Et une tentative de remède ici.
J'espère que vous serez nombreux à refuser qu'on nous détruise systématiquement nos racines, nos actes magiques et gratuits!

Baisers à tous mes petits amours.

Ut.
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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 16:05

A Elgas


Etant mamelles et sexe ouvert, j'ai peine à vous répondre jeune-homme : nous ne sommes ni de mêmes origines ni de même sexe ni de même génération.... !

 

Mais tentons.

 

D'abord :

Je crois bien, d'après ce que j'en ai vu, vécu, entendu, que les hommes sont bien souvent plus sentimentaux que nous les dames..... Ne sont-ce pas les hommes qui nous arrosent de tous les « isses » possibles, et qui les espèrent tant? Ne sont ce pas trop souvent les hommes qui cherchent le compromis?

Les femmes font la guerre, font la politique, mentent et trichent.

Tout ceci n'est que nature humaine, sans distinction de sexe.

Les femmes disent moins fort et plus fourbe que les hommes... elles sont plus habiles (habitude des anciennes gouvernances par l'oreiller, oblige).

 

Quand à l'univers de la blogosphère... il ne se limite pas, pour moi, à quelques commentaires plus ou moins tartinés : j'ai des amis, des amants ici... le virtuel fait partie intégrante, rejoint, la vraie vie... Il va falloir tenir compte de ce paramètre....

 

Quand je vous suggérai d'utiliser votre plume au service du meilleur en place et lieu du pire, loin de moi l'idée de changer vos sentiments et la façon dont vous les vivez, mais les mots pour les dire.

 

Vous avez tué avec vos mots, et l'expiez à présent.

N'eût-il pas été tout simplement plus humain (pour vous comme pour votre famille) d'écrire la même chose en utilisant le non-blessant?

 

Qui que quoi vous poussent-ils toujours au pire?

 

Ah... changer ; évoluer... voilà bien toute l'affaire!

 

Je ne suis pas outrée : je suis souvent déçue. Votre plume est habile et fluide, et vous la ravagez de vilains mots (je ne parle pas de vilaines pensées.... je me fous de vos pensées qui ne sont que les vôtres, et que je lis si je le veux bien et sans juger autrement qu'esthétiquement.)

L'ironie ne doit pas dans tous les cas être laide ou blessante... justement non! Le propre de l'ironie est de dire sans en avoir l'air....

Votre esprit caustique m'amuse ; votre plume me séduit souvent... je ne viens vous lire que par plaisir et déteste le déplaisir... alors.... pourquoi ne pas utiliser votre talent pour le meilleur de vous? (C'est le « de vous » qui relativise « le meilleur ») ; car le meilleur existe, tant est qu'existe le pire... n'avez vous point dit que vous aviez osé le pire?

 

Mais il n'existe pas de Ut contre Elgas : Ut n'est ni meilleure ni pire que Elgas : elle aussi écrit avec son ventre et sa liberté.... mais choisit ses mots, juste pour faire joli à l'oreille. Ut, ne pas oublier …. autant faire beau au plus profond du cynisme ou de la colère. Nous parlons bien ici de textes, et pas d'autre chose.

Et c'est ce « meilleur » que je prône!

 

Pour le reste, incompris ou non, je ne disserterai pas : je suis votre aînée; j'ai vécu (plutôt sans, qu'avec l'humanité) ce que vous ne devinez qu'à peine... je vous laisse découvrir et affûter vos affirmations ; votre être.

 

. Et tant pis, mais je ne serai jamais Jean Vautrin (que je ne connais pas – je suis une grande inculte – et que je vais m'empresser de lire!)

 

Tous mes voeux pour le grandir auquel vous vous acharnez, très cher ami.

 

Ut le 24/01/2010.

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23 janvier 2010 6 23 /01 /janvier /2010 07:00
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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 10:44

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Et ce serait comme si la vague n'était plus venue la lécher de frais, d'onctueux, de velours volupté.

Comme si la vague ne lui aurait plus fait l'amour caché, tu dans son corps brûlé du manque …

De cette solitude des femmes sans homme dans le lit comme dans le coeur.

Celles dont les sommeils ne sont plus baptisés que de rêves d'heureux.

Celles dont la vie s'efface peu à peu au quotidien si solitaire, qu'il en éteint le féminin dans le corps délaissé.

Celles dont la pierre d'amour n'est plus ; ne sera plus...

Et les projets s'épuisent ; et la vie ne suinte plus de la fente du monde qui tarit ...qui, nuit après nuit les flétrissent.

Et même celui ou celle qui les aime en secret n'y peuvent rien : elles s'assèchent les petites femmes seules dans leurs lits.

 

Et ce serait comme si la vague n'atteindrait plus son corps pour l'envahir et désaltérer les ridules de l'âge que la peau assoiffée transformera en rus arides et vieux.

C'est ça la vieillesse : c'est le manque de Toi ; de l'inondation de Toi.

L'nfertilité des amours mortes au ventre et à l'âme.

 

Ut le 20/01/2010.

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17 janvier 2010 7 17 /01 /janvier /2010 07:38

L'Anonyme est cabossée, mutilée, percée.

L'Anonyme n'est plus qu'une cicatrice vide.

Et cela réveille bien souvent sa nuit ; cette petite mort du sommeil où les rêves ne peuvent être empêchés et tus.


Cette nuit là, peut-être plus solitaire qu'une autre, plus fragile, ses amours l'avaient dépouillée encore une fois. Amours blessés qui ne lui avaient laissé que des enfants sans pères qu'elle avait élevés, houspillés, torchés... Adorés...

Les enfants perdus.

Et son corps tremblé l'avait réveillée de tout ce froissé vécu, cogné... jusqu'en son ventre gonflé d'un bébé...

Cette nuit là.

 

Dans le silence de tous les dénuements, ses mains craquelées caressaient le noir et sa solitude.

Et elle ne criait même plus à l'éveil du cauchemar : c'était presque quotidien cette souffrance.

Et le petit chien noir et blanc à ses pieds ne lui léchait pas la consolation au vieux et maigre visage : il ne fallait surtout pas qu'elle se pique au poignard des larmes de mémoires.

Alors chien écoutait humblement l'Anonyme bousculer sa maigreur sous ses tas de chiffons ; gargouiller un grincement.

Puis il veillait avec elle, heures de silence sur heures de silence, sans un mouvement... avec juste les trous noirs des yeux de la vieille piqués sur son néant.

 

Ut le 17/01/2010.

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16 janvier 2010 6 16 /01 /janvier /2010 07:51

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Bonjour,

Toi,

 

Il y a plein de cages à enfermements.

 

L'écriture en est une.

La peinture en est une autre.

 

Qui sont des accouchements solitaires, hermétiques, tant que la phrase n'est pas écrite ; tant que la toile n'est pas aboutie. Car personne, pas même l'auteur qui chercher, cherche, ne peut en pressentir le sens.

 

Une petite pensée vers Dieu - ou chaque Dieu – ainsi si seul.

 

L'aveu de la création ne se choisit pas ; n'a aucune rationalité : c'est un impératif enfermé dans une prison à multiples fenêtres vers toi qui liras, qui ressentiras... si d'aventure l'oeuvre est réussie - ce balbutiement de communication silencieux.

Solitaire.

 

Et ces temps-ci je suis coincée sous des éclats d'orangers et de bleus.

 

Voilà pourquoi tu ne m'as pas vue, je ne t'ai pas lu(e), répondu : l'ordi' ouvert ne signifiait rien ; les mots les uns les autres bien rangés ne m'étaient qu'un regard muet sur l'écran.

 

Mais la fièvre du corps malade est venue ; et voilà qu'il m'est impossible d'être debout au chevalet ; la main ferme.

 

La fièvre a coulé, et j'ai rêvé d'un long ; très long poème qui tenait à angle droit l'immense page du cahier.

Et au réveil trempé au milieu de la nuit, du meilleur d'un Doliprane, j'ai jeté la veste et le pantalon qui protégeaient mes tremblements glacés. ..Et il a fallu que je te parle, Cali la blanche allongée sur la feuille que je t'écris.

Parce que toi tu es dans l'ordi' ; toi les lèvres qui ne bougent pas ; et ta lecture de moi, tes commentaires à toi posés uniquement pour moi... auxquels je ne réponds pas...

 

Alors te dire que je ne t'oublie jamais ; que je suis uniquement occupée à une autre ouverture vers Toi, amour virtuel : la fenêtre de la peinture... solitaire souffrance et jouissance tout à la fois....

 

C'est bien maladroit tout ce que je te dis là... les mots sont si loin...

Alors je me recouche.

 

Je t'embrasse.

 

Ut le 16/01/2010.

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14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 19:47

La pauvreté a le cheveu rare et décoiffé. On y voit toujours la trace du mauvais sommeil.

Et la pauvreté est trop maigre ou trop grosse.

Et elle a si peu de dents...

 

Mais la pauvreté se tait à elle-même ou au hurle aux autres.

C'est selon.

Selon le pauvre.

 

Ut.

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13 janvier 2010 3 13 /01 /janvier /2010 06:00

Tu sais, c'est une grande femme.
Son manteau léger et noir lui fait une cape derrière ses jambes.
Elle marche vite, baskettes noires sans lacets et sans bruit ; juste devant.

Mais elle s'arrête souvent ; une main sur un poteau blanc, une barrière.
Petite tête blanche penchée.

Appliquée à remettre l'air dans ses tout petits poumons usés.

le 13/01/2010.
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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 16:55

Pas un humain ce matin....

La cloche innonde la tempête... partout!
Les oliviers pleins de chevelure grandie, touffue, ploient et déploient le vent, puissamment, violemment.
Deux lampes tempête rouges allument les bars noyés dans la mer infinie du ciel percé.

Ut le 08/01/2010.
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  •  Elle est comme la note, volatile et grave. Elle écrit comme elle peint: pour oublier de se souvenir, et donner en partage; participer à l'ouvrage. 
donner l'encre ou les couleurs de sa symphonie à une note.
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